Plusieurs communautés francophones canadiennes sont en situation minoritaire ; elles sont néanmoins les artisanes de leur propre histoire. Elles demandent des institutions de langue française. Elles rédigent des manifestes, des lettres et des pétitions pour revendiquer et pour créer des espaces où elles pourront vivre en français. Cette prise de parole a pris bien des formes depuis 1867; les documents inclus dans cette anthologie en sont la preuve. L’anthologie est une invitation à découvrir les paroles utilisées par les francophonies canadiennes pour dénoncer, demander, revendiquer, lutter, mais aussi façonner le présent et l’avenir.
Les francophonies canadiennes protestent contre les décisions gouvernementales limitant l’usage de la langue française. Elles créent des organisations pour les représenter. Elles revendiquent le droit de vivre en français alors que la majorité anglo-canadienne favorise l’unilinguisme anglais et bafoue les droits des Métis.
En l’absence de crises linguistiques ouvertes, les francophones demeurent résolus dans leurs efforts pour créer des espaces de vie et de travail de langue française. Un réseau institutionnel facilite plusieurs gestes de solidarité et organise des campagnes de lobbying.
Les francophonies déploient de nouvelles revendications — usant parfois de la désobéissance civile — et font des gains. Elles vivent une période de grande créativité culturelle. Elles se redéfinissent sur une base provinciale, ce qui ne les empêche pas de nouer de nouveaux types de liens.
Les défis du moment stimulent une nouvelle prise de parole. Les communautés créent des espaces francophones plus inclusifs et se projettent à l’échelle mondiale. Elles se mobilisent lorsque leurs institutions sont menacées par des décisions gouvernementales et investissent plus que jamais les tribunaux pour obtenir des gains.
Prises de parole