1967-69


À la fin des années 1960, les dirigeants du réseau institutionnel francophone invitent les francophones à réfléchir au devenir de la nation canadienne-française et à son avenir constitutionnel au sein du Canada. Des milliers de Québécois et de représentants des communautés francophones des autres provinces se réunissent à trois reprises à Montréal, en novembre 1966, en novembre 1967, puis de nouveau en mars 1969, dans le cadre des États généraux du Canada français. Si les « assises préliminaires » de 1966 n’ont pas fait la manchette, la réunion de novembre 1967, elle, donne lieu à des flammèches entre les participants du Québec et ceux des autres provinces canadiennes. C’est l’adoption de la « résolution 1 » qui suscite passions et divisions. Celle-ci reconnaît le droit des Canadiens français, comme ils s’appelaient à ce moment-là, d’exercer leur droit à l’autodétermination, ce qui signifie leur droit à former un État indépendant là où ils forment la majorité, c’est-à-dire au Québec.

Voici trois documents qui attestent des déchirements causés par la tenue des États généraux du Canada français chez les dirigeants des communautés francophones en situation minoritaire. Les porte-parole de l’Association canadienne-française d’éducation d’Ontario (ACFEO) deviennent hostiles aux États généraux, surtout après l’adoption de la résolution sur le droit à l’autodétermination. Selon eux, ce rassemblement sert dorénavant à promouvoir l’indépendance du Québec. Pour leur part, les Acadiens et les Franco-Manitobains ne partagent pas la position de l’ACFEO. Pour eux, s’abstenir de participer à ce rassemblement national n’est pas la solution.

En raison des divisions suscitées par l’adoption de la résolution sur l’autodétermination, les spécialistes de l’histoire du Canada français considèrent les États généraux du Canada français comme un moment clé symbolisant la disparition du Canada français comme référence identitaire commune et comme projet de société pour l’ensemble des francophones au pays.

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