24 septembre 1970


Troupe Universitaire’ 70 Action Theatrale

Il semble superflu de le redire mais nous sommes franco-ontariens. WOW! BEDING-BEDANG! HOSTIE DE CALVAIRE! MOUMAN!
Tout est là. Il faudrait arrêter l’article après ce premier paragraphe. Le germe de toute réflexion pertinente sur ce que devrait faire la Troupe des francos y est.
Poursuivre, c’est un peu faire du bullshitisme académique et ça c’est pas tellement fort comme engrais;
Allons-y quand même.

PETITE CHARADE D’IDENTIFICATION.
-Je suis mineur, fermier, bûcheron, ouvrier.
-Je suis au bas de l’échelle des revenus, d’éducation, de prestige, du pouvoir.
-Je suis minoritaire et marginal dans ma province.
-J’ai des leaders que je n’ai pas choisis, tirés d’une élite qui pense me représenter et se soucie de mes intérêts les plus pressants en me parachutant des tournées d’artistes étrangers en me chiant sur la tête avec des campagnes de bon parler. J’ai des représentants « frogs » partout, représentants dont le souci de base est la justification de mon existence comme français aux yeux de la population anglaise.
-Je prends des cours universitaires de littérature où des profs européens s’acharnent à me déraciner en corrigeant ma prononciation, mon vocabulaire et ma pensée, et où ils achèvent de m’aliéner et de me dépersonnaliser.

QUI SUIS-JE?
C’est à cela que le théatre doit répondre. C’est ce dilemme qu’il doit monter sur scène. Et ce drame doit être joué « on our terms ».
En 1970, en Amérique, Au Canada, en Ontario, à Sudbury, avec nos corps, nos voix et nos personnages.

MOLIÈRE GO HOME!

Français du Canada